La faux des récits

Petit endroit où je vous ferai part de ma vie,mes réflexions et tout et tout

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Lieu : France

vendredi, avril 11, 2008

Nouvel écrit 3/4


Une balançoire poussée par le vent

Je suis fille d’arbre. nous sommes une centaine à avoir été créées par lui. Nous logeons sur ses branches. Au fil de notre vie nous prenons diverses couleurs. Je suis née ce printemps alors je suis toute verte et vigoureuse. Avec mes sœurs, j’ondule sous le souffle du vie que nous envoie notre père. Nous nous nourrissons de l’eau qui circule dans les veines invisibles et quelque fois, le sang sucré de notre père arrive à nous et nous fortifie.
Nous habitons dans un jardin et, non loin de nous, il y a une maison. Une famille s’y est installée il n’y a pas longtemps. Il y a des enfants et nous entendons souvent leurs cris de joie. Quelque fois, ce sont des pleurs qui nous parviennent mais cela ne dure jamais longtemps.
Le chef de cette petite tribu vint accrocher à une des branches des cordes soutenant une planche large de bois résistant. Ce drôle d’instrument est fait pour tenir un enfant assis et le faire basculer d’avant en arrière. Les humains ont trouvé une manière d’imiter nos mouvements sous le vent. Mais j’aimerai beaucoup essayer. Et je suis encore trop jeune pour tenter cette expérience. Alors il me faut attendre.

Aujourd’hui, je suis jaune et ma pointe devient orange. Je me sens de plus en plus fatiguée. J’ai du mal à tenir sous les bourrasques méchantes des autres arbres. Et j’ai très chaud, mes veines se sèchent mais d’après père, la pluie viendra bientôt alors je ne perds pas espoir. Les enfants sont toute la journée dehors. J’admire mon père car il est très robuste. La balançoire, c’est comme ça qu’ils appellent cette planche, pèse sur ses bras et les cordages abîment son écorce. Mais il a l’air heureux, il aime les enfants et s’amuse de voir qu’ils restent dans la nature plutôt qu’enfermés. De plus, il aime leurs éclats de rire et être témoin de leur épanouissement. Quand ils ne sont pas là, il fait quand même souffler le vent pour que la planche se balance et il sait à quel point j’apprécie ceci.

Aujourd’hui je suis rouge. Ma tige est d’un marron le plus sec et je n’ai plus la force de tenir. Bon nombre de mes sœurs est parti. Nous ne sommes plus beaucoup. Le vent qui nous gifle est glacé et l’eau, au lieu de nous nourrir, nous tue sous son poids. Je faiblis et repense à mes couleurs de
jeunesse. Je revois tous les événements qui ont fait ma vie. Le temps est bien trop court. Ma tige se déchire, j’ai l’impression que l’on m’arrache et qu’on me fend. Mon père nous a expliqué que nous partions et que grâce à nous, nous permettrons à d’autres filles de vivre. Alors ce n’est pas grave si je quitte mon arbre. Je vogue sous le vent, Père me fait atterrir sur la balançoire et, avant que ma conscience ne disparaisse pour toujours, il la fait bouger.

Plus tard, les enfants, allant chercher les derniers fruits dans le jardin, s’approchèrent de la balançoire. Ils découvrirent la petite feuille rouge avec une goutte d’argent sur sa robe. Ils la prirent pour la coller dans leur cahier d’automne.

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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonsoir à toi ma puce.Quel magnifique récit,j'aime beaucoup,comme les deux antérieurs.Désolé si je ne donne pas signes de vie mais en ce moment je suis débordée et j'ai quelques problèmes de santé donc c'est pas la forme.
Sinon j'espère que pour toi tout va bien ma puce,je pense à toi et t'embrasse très très fort.
Bisous tout pleins mon chaton

Niala

22:31  
Blogger Unknown said...

Hello toi!!! C'est Kitsune!

Joli écrit!! Oui, je suis encore en vie mais toujours en stage... ralala! Enfin, l'ambiance est cool donc ca va!! LOL
Voilà l'adresse du blog de Lychee http://lychee-ln.livejournal.com/

15:41  
Anonymous Anonyme said...

magnifique ... :)

18:55  

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